Quatre jours sans blog c’est long…
Nous avions l’habitude (nous les
vieux), de dire Tchécoslovaquie, le Printemps de Prague, Jan Palach, etc … Mais
depuis la Révolution de velours de 1992, la fédération tchécoslovaque a décidé
démocratiquement de se scinder en deux pays : La Slovaquie et la Tchéquie,
si je les prends dans l’ordre de notre voyage.
Je n’entrerai pas dans des
explications géopolitiques particulières. Nous y avions déjà fait deux voyages,
cette fois nous prenons un autre parcours plus au sud, bien qu’il croise
immanquablement les précédents.
Pour nous la Slovaquie c’était Austerlitz,
un jour de brume matinale, après un coucher de soleil rouge, en 1998, comme le
2 décembre 1805. La Tchéquie c’était cette année de guerre où Papa fut déporté
en 1943 dans les Sudètes (qui malgré son nom se trouve être au nord), suite à
une erreur du secrétaire de mairie de Doué-la-Fontaine, rené nicolas (il n’a
pas droit aux majuscules), qui n’avait pas vu qu’il n’avait que 18 ans alors
que la réquisition S.T.O., ne visait que les hommes de 21 à 23 ans.
La Tchécoslovaquie n’a jamais été un
pays comme les autres bien sûr, mais ce qui étonne dans son histoire, c’est
qu’elle fit sa révolution technique, industrielle et économique dès le milieu
du XIXe siècle. La Slovaquie reste à l’époque moins avancée, et plus rurale que
la Bohème et la Moravie.
Entre les deux guerres la République
Tchécoslovaque était l’un des pays les plus développé d’Europe malgré sa petite
taille. Il se classait au 7e rang mondial au PNB par habitant en
1938.
Cet essor fut vite brisé en tombant
sous l’autorité nazie dès 1938 et dans le marasme du collectivisme et de
l’économie planifiée de 1948 à 1989. Par ailleurs la majeure partie de l’élite fut
soit exterminée quand elle était juive, soit émigrée à l’étranger.
N’oublions pas les inventions
tchèques : les lentilles de contacts, l’hélice marine, le nylon. C’est un
prêtre slovaque qui inventa la radiophonie, Joseph MURGAS. Autres inventions slovaques :
le parachute, la machine à écrire pour les aveugles, etc ..
Mais je retiendrais que deux exemples
d’histoires étonnantes de l’industrie tchécoslovaque :
Nous étions hier à Zlin, près de la
frontière slovaque. C’est la ville des chaussures BATA, marque mondialement
connue (50 000 employés aujourd’hui dans 50 pays). C’est une ville Bata, comme
Clermont-Ferrand est une ville Michelin.
Un certain Tomas Bata la créa fin XIXe
siècle. Il développa son empire de la chaussure, dans le concept de
« l’usine dans le jardin » dès 1924, mettant à contribution les
meilleurs architectes. Il introduisit un système social très avancé pour son
personnel, instaurant la semaine de 5 jours de travail, construisant pour ses
employés des maisons disposant du gaz de l’électricité et de l’eau
courante ; confort très avancé pour l’époque. Ces bâtiments, organisés en
bloc comme aux U.S.A., restent encore aujourd’hui, dont le siège
social le bloc 21, transformé pour partie en musée. Avec l’arrivée du
communisme, le siège social fut déplacé à … Toronto, au Canada.
L'on doit à Tomas BATA, la célèbre formule: "Le client est roi". Il est mort en 1932 dans un accident d'avion.
L'on doit à Tomas BATA, la célèbre formule: "Le client est roi". Il est mort en 1932 dans un accident d'avion.
Nous sommes ce soir près de České Budějovice (Budweis en allemand), une ville de
Bohème du sud, origine de la vraie bière Budweiser, pour les
connaisseurs. Je dis la vraie, car elle n’a rien à voir avec la « pisse de
chat » américaine qui a longtemps usurpé son nom. Le conglomérat américain
Anheuser-Bush dès 1876 vola le nom de marque tchèque, pour en faire aujourd’hui
encore la bière la plus vendue aux U.S.A. Les recours juridiques n’eurent lieu
que tardivement et la période du communisme rendit impossible toutes les
poursuites. Ce ne fut qu’en juillet 2010 que la Cour européenne de justice put
statuer que désormais la marque serait tchèque et qu’elle serait vendue aux
Etats-Unis sous la marque Czechvar, le groupe Anheuser-Bush restant libre de
vendre son produit sans aucune comparaison sous la marque Budweiser.
J’aurai pu vous parler
également de Škoda, des motos Jawa et CZ (de la ville de Ceska
Zbrojovka), plus
malheureusement des armes CZ.
Ces deux pays nous
ramènent dans des environnements plus proches des nôtres. L’agriculture
traditionnelle a fait place aux cultures et aux élevages intensifs.
Les paysages sont
agréables, vallonnés, mais la météo est agressive avec de gros orages, mais je
crois qu’il en est de même chez nous.
De belles villes
anciennes, d’origine médiévale, organisée autour d’une grande place de marché,
ponctue nos journées.
Demain nous entrerons
en Allemagne, en route vers la maison. Restent encore quelques étapes
découvertes, dont nous vous reparlerons dans les dernières pages à venir de ce
voyage multiple.
Je laisse la place aux
photos.
Le centre de Levoca (classé au patrimoine UNESCO) en Slovaquie
Le triptyque de la cathédrale Sainte Elizabeth de Kosice en Slovaquie
Le château des princes-archevèques et la place de Kromeriz (Tchéquie)
classés au patrimoine UNESCO
L'extraordinaire bibliothèque du château de Kromeriz, avec ses 90 000 volumes et ses quatre globes du XVIIe siècle, cadeau de Louis XIV.
Vos commentaires sont toujours très instructifs!!! Voilà aussi le beau du voyage
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