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mardi 16 juillet 2019

Il faut bien rentrer à la maison !



 Les pionniers, ou colons de la conquête de l’Ouest en Amérique, dès le milieu du XIXe siècle, reproduisaient sans doute l’instinct inné de leurs ancêtres du néolithique, qui il y a 5 000 ans migrèrent progressivement des monts du Caucase, entre mer Noire et mer Caspienne, vers les Balkans et l’Europe centrale.
Ces ancêtres de l'âge du bronze ancien et leurs sépultures enfouies sont appelées les Yamnaya. L'analyse de mon ADN à démontré que ce sont mes ancêtres.
 
Ce sont des éleveurs de chevaux. Ils ont laissés leurs descendances et ces petits chevaux qui étonnent encore aujourd’hui par leur nombre et leur fougue en Europe de l'est.
Puis suivant le Danube, ils se dispersèrent vers l'ouest de l'Europe, formant ce sous groupe R-P311, aux apports déjà multiples. C'était il y a environ 200 générations.

Partis du delta du grand fleuve, nous l’avons remonté plus ou moins, jusqu’à ce petit filet d’eau qui en fait sa source. Mais surtout nous avons imaginé, en suivant les longues plaines glaciaires, cette attraction vers l’Ouest, à la poursuite du soleil couchant, résilience ancestrale que nous habitants de l’Ouest, ne pouvions imaginer avant.

Enfin bref et de manière plus terre-à-terre, il fallait bien rentrer à la maison !

Encore un beau voyage de découvertes à deux, de belles rencontres, de beautés accumulées dans nos mémoires ... et pourtant des oublis et des ratés :
Notre poilus ménitréen introuvable entre l’Albanie et la Macédoine du nord et qui repose sous son nom écorché de RAMBAUD et non de RIMBAUD, comme le poète, dans le cimetière de Bitola. Puis le raté de la Vallée des roses autour de Kazanlak en Bulgarie, nous ne sentirons pas la fameuse rose de Damas.
La mauvaise météo nous aura donné quelques routes submergées, mais hélas aussi privés de la moitié du bel ensemble de cascades de Plitvice en Croatie.
La curiosité n’aura pas été notre complice pour visiter le palais imposant du dictateur Ceausescu à Bucarest, les réservations ne permettaient pas de visites avant 3 mois !

Il va falloir se faire pardonner nos 1 000 litres de gasoil, de ce tour de 11 680 km, en compensant les 2 100kg de CO² produit, soit une contribution de 62 € à une bonne cause environnementale.
Nous oublierons vite la chaise cassée, le frigo qui nous lâche en pleine canicule à 15 jours de l’arrivée. Ce sont des non événements.

Nous n’oublierons pas ces pauvres d’entre les pauvres :les roms, de Slovaquie surtout, ni cette vague nationaliste qui monte à l’Est, dans des pays où nous n’aurons jamais vu un seul réfugié venu du sud et des pays en guerre.
Cette guerre des Balkans nous a accompagnée en bruit de fond, tout au long des chemins de l’ancienne Yougoslavie. Villages abandonnés, immeubles bombardés et champs toujours minés, interdisant le retour sur leurs terres nourricières de leurs habitants. Le voyage n’est pas toujours un moment de plaisir, d’insouciance et de liberté. Celui-là nous a ramené à quelques terribles réalités, près de chez nous.

Une fois rentrés à la maison, une décantation du carnet de voyage se fait de ces réalités. Un voyagé vécu n’est pas achevé, s’il n’est pas raconté avec du texte et des images à partager. C’est là l’intérêt de ce blog. Je le partage avec vous.

L’essence même du voyage est un sentiment d’amour au monde qui nous entoure, aux beautés et aux gens. Il n’y pas de place pour l’indifférence, ni pour le silence... Et de penser à Shakespeare, qui faire dire à Hamlet cette formule si puissante que je veux poursuivre :

« Il est plus de merveilles en ce monde que n’en peuvent contenir tous nos rêves. »

Quelque part dans l'empreinte de l'Empire Ottoman

mercredi 26 juin 2019

Souvenir d'un arrière-grand-oncle

     Aujourd'hui, j'ai rédigé trois articles, cela sent la fin du voyage.
     J'en ferai le bilan dans quelques jours, de retour à la maison. Après il faudra un peu de recul, pour décanter toutes ces émotions, ces découvertes et remettre en ordre le jardin comme les idées et les aprioris emportés dans ce périple vagabond.


Nous avions un autre hommage à rendre en route, celui à l’un des huit poilus de 14-18 Morts pour la France de ma famille, sur les trente-trois que j’ai répertoriés, à avoir fait cette terrible guerre. Il ne faut jamais les oublier.
 

La nécropole militaire du Glacis du Château à Belfort

 Il s’appelait Ambroise, Anatole, Marie, Joseph TAILLÉE, il était né à Tigné (Maine et Loire) le 15 décembre 1877, au village de La Touche. Il était cultivateur. Il avait fait son service militaire au 68e RI au Blanc (Indre) du 16-11-1898 au 23-09-1901.
Il fut mobilisé le 1er août 1914 comme ses camarades du 72e RIT de Cholet.
Il décèdera à l’Hôpital de Belfort de « maladie contractée en service », le 9 octobre 1918. Il avait 40 ans. Il s’était marié à Anne-Eugénie MORNEAU, à Tigné le 22 avril 1903. Il me reste encore aujourd’hui à rechercher sa descendance.

Il repose dans cette Nécropole Nationale du Glacis du château à Belfort – tombe 597.
 

Tombe 597






Les petits ruisseaux font les grandes rivières



En histoire l’on doit toujours remonter aux sources, en géographie aussi je pense.
 

Le long parcours du Danube

Après notre belle découverte du vaste delta du Danube (post du 8 juin dernier), nous avions sur notre parcours l’idée d’aller jusqu’à sa source.
C’est donc dans un vallon de la Forêt Noire, dans la douceur, le calme presque absolu et le parfum des foins de vastes prairies, qu’au bout d’une petite route nous sommes arrivés à la chapelle Saint Martin, à six kilomètres au nord de Furtwangen.
 

La chapelle Saint Martin

 Mais est-ce la vraie source ? 
C’est depuis des siècles un vrai sujet de désaccord, puisque deux ruisseaux, la Breg et la Brigach, naissant à 200 mètres l’un de l’autre, puis empruntant des cours bien différents se réunissent dans le parc de la grande ville de Donaueschingen. Cette dernière en revendique donc également la source.

Une source bien surveillée

La source de la Brigach, vraie source du Danube 

Quelle longueur fait donc ce deuxième fleuve d’Europe, après la Volga (3530 km) ? 

Il mesure officiellement 2840 km, 2775 km à partir de la confluence de la Brigach et de la Breg à Donauschingen, ou 2888 km si l’on inclut les 46 km du cours de la Breg


Nous prendrons parti pour la Breg, suivant la géologue Irma ÖRHLEIN et son mari le géographe Ludwig ÖRHLEIN qui en firent une étude scientifique, sans parti pris dans les années 1950.

150 km en aval c'est un beau fleuve qui serpente dans une vallée qui me fut familière, il y a 48 ans...

 

Cinq kilomètres au dessus de sa rive nord, un charmant village et une grosse caserne mixte ... non faut pas rêver quand même ... mais mixte de soldats allemands et de soldats français.  J'y aurai passé une année dans l'indiscipline et n'ai eu que l'émotion du souvenir des copains, en passant devant sa grille.

 

A quelques kilomètres, toujours sur le cours du Danube, le château de Sigmaringen, célèbre pour avoir été l'un des berceaux des Holenzollern et plus près de nous, comme le dernier refuge du gouvernement Laval et de Philippe Pétain en 1945. Ils y seront arrêtés par le Première armée du général de Lattre de Tassigny.