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mercredi 31 mai 2017

L'isthme de Courlande

C'est la saison où naissent les cigogneaux
    Depuis la Pologne surtout, les nids de cigognes se multiplient. Les fermes isolées et les villages ont aménagé des plateformes. Elles sont quasiment toutes occupées par un couple de cigognes, qui maintenant veillent avec vigilance sur les petits qui viennent tout juste de naître.

     Mais je reviens à la journée d'hier que nous avons passé sur cet isthme, plutôt que presqu'île,  de Courlande.
Une photo satellite de cette curiosité géographique




Nous avons parcouru de long (jusqu'au poste frontière) et en large (plus facile) cet isthme, partagé entre la Lituanie et l’enclave russe de Kaliningrad.
C’est un arc sablonneux de 2 km de large sur 50 km de long, fermant quasiment le débouché du fleuve Niémen sur la mer Baltique.
Deux petites villes et deux villages en regroupent les habitants, dans de jolies maisons, dans un décor boisé et de dunes (certaines de plus de 50 m de haut).
 Le milieu naturel y est fragile, mais les Lituaniens veillent à sa préservation.
Les dunes au sud
 
A Nida de belles maisons de bois
 
Entre les lilas, des lékiai, pour protéger des mauvais sorts
 
Les girouettes identifiant autrefois, l'origine des bateaux de pêche de Courlande
 Autant y voir, pour nous Ligériens, une vraie similitude avec nos girouets. N'est-ce pas Jean-Marie.
 
 
Une façon bien ordonnée de ranger le bois, pour des hivers rigoureux
 
Sur une colline vient nicher une colonie de 4 000 grands cormorans.
Les trois petits à droite sont déjà bien costauds, mais ils réclament bruyamment leurs becquées
 Leur guano recouvre le sol et les arbres morts qui leurs servent de perchoirs.

Jean-Luc ce 30 mai

Derniers jours en Lituanie






Demain 1er juin, nous serons en Lettonie pour fêter nos 43 années de mariage. Nous avons pris deux jours d’avance sur notre programme, malgré quelques chemins détournés.
Hier, nous avons par exemple fait un arrêt en un lieu des plus insolites de Lituanie : la Colline des Croix. La ferveur religieuse vient là se confondre avec l’esprit de résistance et le nationalisme, caractères propres aux lituaniens.
Si l’origine de cette colline est sujette à controverse, elle est un lieu symbolique de l’identité lituanienne. Après chaque soulèvement contre les occupants (tsariste, soviétique,…) et plus encore quant il y avait répression, les lituaniens venaient y planter des croix de bois.
 
La Colline des Croix
 A l’époque soviétique, planter une croix était un délit passible de prison. L’Armée Rouge rasa trois fois la colline, en condamna les chemins d’accès et creusa un fossé autour.

Les croix continuèrent à venir s’y accumuler, à la faveur de la nuit.
Notre guide (pas Nathalie de Gilbert Bécaud mais celui de papier) précise qu’au moment de l’indépendance en 1990, l’on comptait 40 000 croix.
En 1993, le pape Jean-Paul II est venu y célébrer une messe, autant de raisons d’y décupler les ferveurs et d’en faire un lieu de pèlerinage.


 
Non pas une colline, mais une montagne de croix, de chapelets et de prières en ex-voto


Combien sont-elles aujourd’hui ces croix ? L’on a vu les « pèlerins », venir y planter la leur, chrétienne, orthodoxe et même une étoile de David ? Elles sont certainement plusieurs centaines de mille. Mais comment les compter dans un tel amoncellement.

Depuis hier soir, nous sommes stationnés dans un petit terrain calme et agréable, à proximité d’une plage à l’eau un peu fraîche.
Nous avons passé la journée à parcourir cette curiosité géographique qu’est la presqu’île de Courlande, partagée entre la Lituanie et l’enclave russe de Kaliningrad.
....
Je vais abréger là ce post, la liaison wi-fi du camping est devenue inopérante, pour vous passer les photos de Courlande que j'avais sélectionnées.
... la suite au prochain numéro.
 Jean-Luc le 31 mai

lundi 29 mai 2017

Vilnius, espoirs et désespoirs de 1812

Le passage du Niémen



Juin 1812, Napoléon rassemble près de 500 000 hommes de 20 nations à Kaunas, où nous étions encore samedi matin. Il veut faire entendre raison à l’empereur de Russie Alexandre 1er, qui ne respecte pas le traité de Tilsit, en continuant à faire du commerce avec les Anglais.
La Grande Armée est en marche. Elle traverse le Niémen, peu après avoir pris Vilnius, le 28 juin.
 C’est l’été et cette armée plus importante en nombre et mieux équipée, marche sur Moscou de victoires en victoires. Première erreur, selon les historiens de cette période : marcher exclusivement sur Saint-Pétersbourg, la capitale plus proche, eut été un meilleur choix. L’armée russe (200 000 hommes), pratique la « terre brulée » et le repli. Les victoires semblent plus faciles et plus effectives.
Après les succès de Smolensk (le 17 août)  et de La Moskova (Borodino pour les Russes, le 7 septembre), Moscou est prise le 14 septembre. La Grande Armée ne compte plus que 100 000 hommes. Hors les nombreux tués, il y a beaucoup de prisonniers. Certains feront souche en Russie.
Le repli, dans Moscou incendié tactiquement par le nouveau général en chef russe, le vieux maréchal Koutouzov, commence dans la débâcle et le froid précoce. C’est à partir du 18 octobre, la retraite. Deuxième erreur : avoir sous-estimé l’hiver précoce et terriblement froid en Russie.
C’est Smolensk à nouveau et l’attaque frontale de Koutousov, puis le terrible passage de la Bérézina. Très vite les hommes et les chevaux meurent de faim et de froid (-30°). Certains trouvent refuges dans les carcasses des chevaux morts pour ne pas mourir gelés.

Mais il faut faire court sur un blog et non cours professoral… Je laisse à ceux que cela passionne la lecture d’une littérature surabondante sur le sujet. Les 1 700 pages (courage !) de Guerre et Paix de Léon Tolstoï suffisent à retrouver cette épopée tragique. Plus près de nous, Bérézina de Sylvain Tesson, et en plus court.
Les derniers débris de cette Grande Armée ne sont plus que 35 000, quand ils échouent épuisés dans la ville de Vilnius, à la mi décembre, les cosaques sur leurs talons.
 En quelques jours 30 000 meurent d’épuisement, de leurs blessures et de maladies (les poux et la syphilis ont sévi).
En 2002, les hasards d’un terrassement au nord de la ville, font découvrir un charnier. Aussitôt les soupçons se portent sur les nazis durant la deuxième guerre mondiale, ou le KGB depuis.
Les archéologues découvrent par des boutons et des morceaux de tissus, certains frappés de numéros de régiments qu’il s’agit de soldats napoléoniens.
En 2003, un mémorial a été inauguré pour regrouper les restes de ces 1 700 soldats et de plus de 1 000 autres sépultures retrouvées. 

Le mémorial aux soldats de la campagne de Russie, morts à Vilnius
 Cette visite dans le cimetière d'Antakalnis  au nord-est de la ville, le Père Lachaise de Vilnius a été émouvante, sous ce fort soleil de mai. 
Elle vient clore notre poursuite de l’épopée tragique des campagnes napoléoniennes, durant notre voyage.


Jean-Luc ce 29 mai



dimanche 28 mai 2017

Belle rencontre

Le rosé bien frais...hum. A charge de revanche plus loin sur la route, ou à La Ménitré

Nous savions que des amis d'amis, étaient en route vers notre destination et aux mêmes dates environ. Nous surveillions les plaques minéralogiques depuis notre départ. Les français étaient rares.
Puis hier, de retour de notre première journée à visiter le vieille ville de Vilnius, je vois un groupe de trois camping-cars, dont l'un immatriculé en 49.
A ma question un peu abrupte "Vous ne seriez pas de Beaufort par hasard?", je vois les yeux du monsieur s'agrandir. - Bien entendu que nous sommes de Beaufort, me répondit-il.
A leur aimable invitation, voilà que la conversation se meuble vite de nos itinéraires, de nos impressions et des petites nouvelles d'entre Beaufort et La Ménitré.
Pour les Ménitréens qui suivent notre blog, ils auront peut-être reconnu Joël et Nadine TAUGOURDEAU (si j'ai bien noté leur identité sur leur superbe blog : "Même pas Cap!").
Nous repartons tous demain par des chemins un peu différents, mais le but est le même: le Cap Nord, autour du solstice d'été.

Jean-Luc le 28 mai