Je suis en retard d’une carte,
elle résume le parcours de cette première semaine.
Partis bien en retard dimanche
14, nous avons rejoint la forêt d’Orient, un coin calme et typique de cette Champagne
oubliée de l’Aube. Le lendemain, pour initier ces routes que nos grognards d’ancêtres
ont parcourues avec leurs godillots à semelles de carton bouilli et à pied
unique, nous voulions visiter le musée de Brienne-le-Chateau, dans cette école
de cadets que fréquenta, à son arrivée de Corse, Napoléon Bonaparte. Pas de
chance elle est « En travaux ». Il faudra revenir en 2018 !
Napoléon à Brienne en 1779 |
Suivent Spire, Heidelberg et
Eisenach, dont j’ai déjà parlé.
Vendredi et
samedi, nous revenions lever deux déceptions d’un voyage de 2008 : à Leipzig
le musée Bach qui était en construction et à Dresde la visite intérieure de la
Frauenkirshe, cette superbe cathédrale rasée par les terribles bombardements de
février 1945. Nos déceptions d’alors étaient d’une impudeur sans nom, quand on
pense à ces 100 000 morts, victimes du phosphore que lâchèrent sur la
ville les bombardiers alliés.
Cette lâche attaque, que les anglo-américains justifièrent
seulement pour saper le moral des populations, enflamma l’oxygène de l’air, ne
laissant aucune issue au moindre être vivant, même tapis au fond d’une cave.
Ces deux visites furent sublimes de beauté et de pensées dédiées.
La Frauenkirche reconstruite pierre à pierre (en noir les pierres d'origine et replacées) |
Le maître autel, réplique de celui d'origine |
L’entrée en
Pologne n’en finit pas d’alimenter notre imagination. La réalité n’est pas loin.
Je pense à Papa, déporté STO à moins de 100 km
de là dans les Sudètes et à son oncle Louis, mon parrain, prisonnier de guerre
durant cinq ans en Poméranie proche.
A la traversée de ces forêts, je ne peux m’empêcher de
visionner ces scènes de cinéma, montrant ces pauvres évadés, poursuivis par des
soldats rageurs et leurs chiens furieux. Tels maîtres, tels chiens…
Nous filons maintenant à travers la plaine de la Grande
Pologne, pays où encore une fois nous nous étonnons de voir ce dimanche matin,
autant de croyants endimanchés, si nombreux que les retardataires suivent l’office
du matin sur la place devant l’entrée. L’après midi, ils auront tout juste une
place assise pour assister aux vêpres. Il est vrai qu’en mai, la dévote Pologne
célèbre les communions solennelles… devenues si rares chez nous.
La Stary Rinek, ou Grand' Place de Poznan, ce dimanche |
Demain,
avant de plonger dans la bouillante Varsovie, nous ferons aussi un pèlerinage,
celui de Zelazowa Wola. En 1810, y naissait le grand Frédéric CHOPIN. Gageons
que les sonates et les nocturnes, enregistrées avant notre départ, sauront nous
rapprocher plus de George SAND, qui nous est chère. Comme un peu de quiétude
dans cette Histoire de brutes
Jean-Luc le 21 mai
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