Nous arrivons
par un bel après-midi de soleil à Varsovie. Je retrouve quelques repères, des
deux semaines que j’y avais passé en 1991, missionné par mon entreprise d’alors,
pour une première prospection commerciale. La Pologne s’ouvrait toute nouvelle
à l’économie de marché, avec bien des maladresses et des insuffisances de
moyens, mais tellement l’envie d’entreprendre. Ce fut pour moi une belle
expérience, positive sur bien des aspects. Mais c’est une autre histoire…
A gauche la tour Staline, aujourd'hui musée des sciences |
Aujourd’hui,
ce sont les tours les plus audacieuses qui viennent défier la vieille tour
"Staline", cadeau du protecteur d'antan et longtemps fierté nationale.
En 91, l’on
m’avait découragé de prendre mes rendez-vous par téléphone (quasi toujours hors
service) et conseillé de rencontrer mes contacts à l’improviste. Mais avec les
difficultés linguistiques que l’on imagine. Il aurait fallu être russophone
pour bien faire, le polonais restant pour moi un langage hermétique. Mes
interlocuteurs faisaient venir de je ne sais où, leurs relations personnelles
francophones ou anglophones et l’on se débrouillait tant bien que mal.
Aujourd’hui,
trois péripatéticiens sur cinq, ou un chauffeur sur deux, évoluent en parlant
seuls aux micros de leurs smartphones (de marque ALOW d’ailleurs), bien
décideurs de leurs devenirs.
Nous
descendons du bus au rond-point Charles de Gaulle, à l’ombre imposante de sa
statue de bronze, tout en pieds… la Pologne reconnaissante…, d’avoir entre
autres, accueillit en 1939 son gouvernement en déroute à … Angers, dans cet
hôtel particulier aujourd’hui disparu, à l’angle du boulevard Foch et du
boulevard du roi René et au château de Pignerolles.
La statue, place des insurgés |
Plus loin
place des Insurgés, s’impose un buste de Napoléon Ier, inauguré en
2011 et venant reprendre la place du précédent fondu par les Allemands durant
la dernière guerre.
La Pologne reconnaissante ... à l’Empereur qui lui redonna une
identité entre deux longs effacements russes. Une légitimité qu’elle ne retrouvera
qu’au traité de Versailles de 1919, pour la reperdre à nouveau durant la
deuxième guerre mondiale, celle que l’on serait tenté d’appeler : la
seconde.
Napoléon, non
sans arrières pensées, dont celle de recruter des soldats, avait créé le Grand
Duché de Varsovie, qui avec des annexions successives formèrent la Grande
Pologne. Pour grand duc, il ne choisit pas un membre de sa famille, ou un
proche, mais un prince saxon de talent : Frédéric-Auguste 1er.
Il ménagea le
sabre et le goupillon intelligemment, en respectant la place essentielle de la
religion et en instituant son code civil, base encore aujourd’hui du code civil
polonais.
Et pour en
finir avec les liens ténus, qui font des polonais de vrais francophiles, sans
oublier Marie Curie au passage et ses deux prix Nobel, je finirai ma page
blanche commencée sur un écran noir, par Frédéric CHOPIN.
Nous n’avons pas
pu visiter sa maison de Zelazowa Wola, elle est fermée le lundi, dommage.
Depuis 2010,
un musée CHOPIN est ouvert près de la belle avenue Nowy Swiat.
Le musée et institut Chopin |
La
présentation du grand homme et de son œuvre, est d’une grande richesse de
détails.
Personnellement, je remarque que c’est surtout
le héros et le musicien polonais qui est mis en valeur. Plusieurs vérités sont
tronquées : ses origines lorraines, la place de George SAND dans sa vie,
ramenée à l’une de ses conquêtes féminines, alors qu’il est de notoriété qu’il
ne fut pas attiré par les femmes. Mais moralité puritaine et catholique oblige en Pologne,
il devait être présenté comme tel.
L’on doit
également regretter l’absence de commentaires en français (ils existaient en
2011 et n'ont pas été rétablis). Je me suis permis de rappeler à l’accueil que c’était absolument anormal.
CHOPIN est polonais bien sûr, mais il était aussi un musicien français.
Son cœur est dans
l’église Sainte-Croix toute proche, mais il est enterré au Père Lachaise à
Paris.
Là, la Pologne
n’est pas reconnaissante.
Jean-Luc le 25
mai
Bravo pour toutes ces informations mêlées de souvenirs qui ravivent les miens (j'étais passée par là en 1968 !) et bonne chance pour la suite du périple. Continuez à nous réjouir, on vous suit en pensée.
RépondreSupprimerMerci Dominique et Bernard, nous nous régalons de cette ballade, la suite ne devrait pas nous décevoir non plus.
RépondreSupprimerChopin repose en effet au Père Lachaise, face a Desproges. Un passant a d'ailleurs laissé un mot à l'humoriste: " Dis Pierre, il ne te fait pas ch***, l'autre en face, avec son piano?" Un trait d'humour qui n'aurait certainement pas déplu à ces deux personnages. Je continue ma lecture. Laurence
RépondreSupprimer