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jeudi 25 mai 2017

Aux grands Français, la Pologne reconnaissante



Nous arrivons par un bel après-midi de soleil à Varsovie. Je retrouve quelques repères, des deux semaines que j’y avais passé en 1991, missionné par mon entreprise d’alors, pour une première prospection commerciale. La Pologne s’ouvrait toute nouvelle à l’économie de marché, avec bien des maladresses et des insuffisances de moyens, mais tellement l’envie d’entreprendre. Ce fut pour moi une belle expérience, positive sur bien des aspects. Mais c’est une autre histoire…

A gauche la tour Staline, aujourd'hui musée des sciences
 Aujourd’hui, ce sont les tours les plus audacieuses qui viennent défier la vieille tour "Staline", cadeau du protecteur d'antan et longtemps fierté nationale.

En 91, l’on m’avait découragé de prendre mes rendez-vous par téléphone (quasi toujours hors service) et conseillé de rencontrer mes contacts à l’improviste. Mais avec les difficultés linguistiques que l’on imagine. Il aurait fallu être russophone pour bien faire, le polonais restant pour moi un langage hermétique. Mes interlocuteurs faisaient venir de je ne sais où, leurs relations personnelles francophones ou anglophones et l’on se débrouillait tant bien que mal.
Aujourd’hui, trois péripatéticiens sur cinq, ou un chauffeur sur deux, évoluent en parlant seuls aux micros de leurs smartphones (de marque ALOW d’ailleurs), bien décideurs de leurs devenirs.
Nous descendons du bus au rond-point Charles de Gaulle, à l’ombre imposante de sa statue de bronze, tout en pieds… la Pologne reconnaissante…, d’avoir entre autres, accueillit en 1939 son gouvernement en déroute à … Angers, dans cet hôtel particulier aujourd’hui disparu, à l’angle du boulevard Foch et du boulevard du roi René et au château de Pignerolles.

La statue, place des insurgés

Plus loin place des Insurgés, s’impose un buste de Napoléon Ier, inauguré en 2011 et venant reprendre la place du précédent fondu par les Allemands durant la dernière guerre. 
La Pologne reconnaissante ... à l’Empereur qui lui redonna une identité entre deux longs effacements russes. Une légitimité qu’elle ne retrouvera qu’au traité de Versailles de 1919, pour la reperdre à nouveau durant la deuxième guerre mondiale, celle que l’on serait tenté d’appeler : la seconde.
Napoléon, non sans arrières pensées, dont celle de recruter des soldats, avait créé le Grand Duché de Varsovie, qui avec des annexions successives formèrent la Grande Pologne. Pour grand duc, il ne choisit pas un membre de sa famille, ou un proche, mais un prince saxon de talent : Frédéric-Auguste 1er.
Il ménagea le sabre et le goupillon intelligemment, en respectant la place essentielle de la religion et en instituant son code civil, base encore aujourd’hui du code civil polonais.
Et pour en finir avec les liens ténus, qui font des polonais de vrais francophiles, sans oublier Marie Curie au passage et ses deux prix Nobel, je finirai ma page blanche commencée sur un écran noir, par Frédéric CHOPIN.
Nous n’avons pas pu visiter sa maison de Zelazowa Wola, elle est fermée le lundi, dommage.
Depuis 2010, un musée CHOPIN est ouvert près de la belle avenue Nowy Swiat.

Le musée et institut Chopin
La présentation du grand homme et de son œuvre, est d’une grande richesse de détails.
 Personnellement, je remarque que c’est surtout le héros et le musicien polonais qui est mis en valeur. Plusieurs vérités sont tronquées : ses origines lorraines, la place de George SAND dans sa vie, ramenée à l’une de ses conquêtes féminines, alors qu’il est de notoriété qu’il ne fut pas attiré par les femmes. Mais moralité puritaine et catholique oblige en Pologne, il devait être présenté comme tel.
L’on doit également regretter l’absence de commentaires en français (ils existaient en 2011 et n'ont pas été rétablis). Je me suis permis de rappeler à l’accueil que c’était absolument anormal. CHOPIN est polonais bien sûr, mais il était aussi un musicien français. 
Son cœur est dans l’église Sainte-Croix toute proche, mais il est enterré au Père Lachaise à Paris.
Là, la Pologne n’est pas reconnaissante.
Jean-Luc le 25 mai




3 commentaires:

  1. Bravo pour toutes ces informations mêlées de souvenirs qui ravivent les miens (j'étais passée par là en 1968 !) et bonne chance pour la suite du périple. Continuez à nous réjouir, on vous suit en pensée.

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  2. Merci Dominique et Bernard, nous nous régalons de cette ballade, la suite ne devrait pas nous décevoir non plus.

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  3. Chopin repose en effet au Père Lachaise, face a Desproges. Un passant a d'ailleurs laissé un mot à l'humoriste: " Dis Pierre, il ne te fait pas ch***, l'autre en face, avec son piano?" Un trait d'humour qui n'aurait certainement pas déplu à ces deux personnages. Je continue ma lecture. Laurence

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