Voyager,
c’est s’immerger dans tout ce qui constitue le pays : sa géographie, son
histoire, ses habitants, leurs vies, leurs langues et tant d’autres choses. Et
puis il y a les rencontres ; les rencontres réelles, mais elles sont
souvent limitées par la langue, sauf si l’interlocuteur est anglophone (l’anglais,
ce passe-partout universel). Et puis il y a les découvertes et leurs parts de
hasard.
Les noms
qui me venaient à l’esprit au sujet de la Finlande, avant de préparer ce
voyage, c’étaient Ari VATANEN, le champion de rallyes (mais la discipline n’est
pas ma tasse de thé), Pavoo NURMI (une idole de la course de fond, comme je
l’ai aimée), je connaissais de nom l’architecte Alvar AALTO (le LE CORBUSIER
finlandais) et bien sûr Jean SIBELIUS le grand musicien, sa symphonie Finlandia et surtout sa Valse triste.
Cela
faisait peu…
Depuis
lundi, nous nous sommes « plantés »
devant la maison de naissance de Jean SIBELIUS à Hämeenlinna, fermée malgré les
indications du Routard. Précédemment à Turku, nous avons été privés du musée
SIBELIUS, fermé le lundi.
Mais aujourd’hui enfin, nous avons eu le grand
plaisir de visiter sa maison, celle où il passa la majeure partie de sa vie et
où il composa toutes ses magnifiques œuvres.
C’est au
bord du lac de Tuusula, à environ 30 km au nord d’Helsinki. Ce lieu est
magique, pour avoir réuni plusieurs grands noms de la littérature et de la
musique donc, au tournant du XXème siècle.
Les
demeures et ateliers se visitent, dans cette atmosphère si particulière aux
maisons d’écrivains, telles que nous les connaissons chez nous. Celles de Jean
SIBELIUS et du peintre Pekka HALONEN, recréèrent cette magie là.
La
magnifique maison de ce dernier, idéalement située en surplomb du lac, permet
(après avoir mis des sur-chausses) d’admirer une bonne trentaine de ses toiles
dans l’authenticité d’une maison faite de troncs assemblés et de parquets
rustiques cirés. Y sont également exposées des toiles de ses amis, dont celles
de deux autres peintres finlandais que nous avons beaucoup aimés : Albert
EDELFELT et Askeli GALLEN-KALLELA.
Tous ces
grands hommes viennent nous dessiner, mieux qu’une simple esquisse, l’idée que
nous garderons de ce pays.
Mais autre
réelle découverte, celle de l’homme providentiel qui a fait ce pays de manière
moins romantique sans doute, que tous ces artistes : le maréchal baron Carl
MANNERHEIM (1867 – 1951).
Cet ancien
général de l’armée du tsar Nicolas II, peu amène pour les bolcheviques en 1917,
viendra prendre d’une main de fer la présidence de la toute jeune nation
finlandaise en proie à la guerre civile en 1918.
Il renforce
la défense du pays à la frontière russe, connaissant bien les vues expansionnistes
de son voisin. Staline tente d’envahir la Finlande en 1939, profitant du Pacte
germano-soviétique. Il trouve face à lui MANNERHEIM. C’est la Guerre d’Hiver.
Cette
guerre difficile cristallisera l’identité nationale et renforcera l’idée de
résistance.
Berlin
rompt le pacte, le Reich attaque à l’est. MANNERHEIM doit, pour ménager
« la chèvre et le choux » devenir un partenaire (et non un allié) de l’Allemagne.
MANNERHEIM
refuse de soutenir la prise de Leningrad, craignant un retournement des
soviétiques qui serait fatal à l’existence de son pays. Il négocie en 1944,
comme nouveau président, l’armistice avec les alliés, pour éviter toute
occupation, qui aurait été soviétique et déclare le pays neutre.
Sans cet
homme d’envergure, la Finlande n’existerait pas. Le 6 décembre prochain, elle
fêtera les 100 ans de son indépendance.
Jean-Luc le
7 juin
J'apprends beaucoup sur la Finlande!!!! Merci de nous faire parcourir ce beau pays et de nous faire connaître ses "grands" Hommes.
RépondreSupprimer(The unknown ? Martine !)