Mardi 13 juin, nous quittons Posio en regardant dans le rétroviseur ce bel
endroit. Il nous laisse un agréable souvenir de ce qu’est la nature
finlandaise.
Nous sommes à 135 km de Rovaniemi que
nous atteignons vers 11 h. Nous attendions beaucoup de cette ville : la
ville du Père Noël !
Sur les maisons, des échelles sont installées, pour le Père Noël ? |
Rovaniémi est une grosse ville de 60 000
habitants, nous l’avons ressentie froide (…normal, elle est sur le Cercle
Polaire) et plutôt impersonnelle. Sa reconstruction a été réalisée sous l’autorité
du grand architecte Alvar AALTO. Il a réorganisé tout l’urbanisme de la ville,
après ce qu’en avait fait l’armée allemande lors de son retrait en 1944, à
savoir un tas de ruines et un champ de mines. Aujourd’hui et à notre humble
avis, on a du mal à y trouver un centre, et par conséquent une attractivité.
Nous y avons beaucoup aimé Arktikum, un
centre d’exposition –musée de l’université, présentant de manière très agréable
et pédagogique, une riche documentation sur l’Arctique en général, le
réchauffement climatique et la Laponie en particulier.
Arktikum |
Par contre, grosse déception au
village du Père Noël. Nous sommes entrés dans un véritable super marché de
christmas-bibeloteries, ensemble de bâtiments et de parkings sans
ordonnancement.
Le village du Père Noël |
Une attraction qui laisse tout le
monde d’accord, celle du Cercle Polaire. Il traverse le village du Père Noël en
son milieu. Les photographes sont là au rendez-vous. À 14h, il y faisait 18° !
She do it ! |
Espérons qu’en hiver, la neige et les
lumières suffisent à redonner aux charters de touristes qui se précipitent là,
un semblant de leurs illusions d’enfance.
Quant au Père Noël, nous aurions pu
le voir, à 25 € la photo officielle (paparazzi proscrits), mais il était en
pause jusqu’à 16 heures. Nous n’avons pas eu la patience de l’attendre, nous
qui l’avions si souvent espéré par le passé … Non merci, nous ne croyons plus
au Père Noël !
Nous avons donc repris notre
progression par la route n°5, avec un arrêt à Sodankylä
Cet arrêt s’imposait pour voir une
très rustique église en bois du XVIIIe, l’une des rares que les allemands aient
oubliée de brûler. Le commandant l’avait peut-être volontairement délaissée,
l’appréciant peut-être à sa juste valeur. Un peu d’humanité dans ces temps
barbares reste rassurant.
Avec sa chaire des plus rustique, l'église de Sodankylä, construite en 1689 |
Ce soir la, nous avons apprécié de
faire un bon feu de camp, au bord d’un torrent, où nous avions établi le
campement. Nous étions du côté de Tankavaara.
Campement du soir |
La nuit resta illuminée par ce beau
soleil rasant l’horizon, qui depuis ces derniers jours ne se couche plus.
Mercredi 14 juin
En route, les groupes de rennes,
comme des isolés, rompent la monotonie des kilomètres. Nous arrivons dans les
dernières bourgades du nord de la Finlande, Ivalo et Inari.
Toujours l’agrément de l'eau et de la forêt |
La végétation se rabougrit, encore
saisie par les rigueurs du dernier hiver. Les feuillus sont en bourgeons et les
bouleaux osent à peine leurs premières petites feuilles.
Bien vite les miracles de la nature
arctique et le surcroît de lumière, viendront donner force et maturité aux vies
végétales et animales. Il faudra faire vite pour assurer la pollinisation et la
descendance. L’hiver suivant pointera ses premiers pincements dès octobre,
après cette belle période de la ruska,
celle que nous appelons chez nous l’été indien.
A Inari,
nous prenons un vrai cours en Laponie. Dans son très beau centre d’information
et musée de plein air, le Siida, tout
nous est dit et montré sur l’origine, l’histoire et la vie des Samis, hier et
aujourd’hui.
Le Siida, centre culturel sami, à Inari |
Oublions de les appeler les lapons.
Le terme de Lapons que nous utilisons par méconnaissance est très péjoratif et
insultant pour eux, il signifie : peuple
en haillons.
Les samis, sont l’un des 71 peuples
premiers des nations circumpolaires, si chers à cet homme que j’admire Jean
MALAURIE (lire au passage Le dernier roi
de Thulé).
Ils se répartissent entre Norvège,
Suède, Finlande et Russie, en une dizaine de groupes de langues différentes.
Ils ont été longtemps ostracisés, pour leurs coutumes, leur religion animiste
et leurs langues.
Dépendant des migrations naturelles
des troupeaux de rennes, les frontières de ces pays étaient pour eux des
obstacles administratifs, contraire à leurs modes de vie.
Aujourd’hui leurs cultures et leurs
spécificités sont reconnues. Dans chaque pays, ils ont acquit une part
d’autonomie. A Inari par exemple siège leur parlement de Finlande.
Mais il y a encore tellement à
découvrir d’eux, cela va occuper quelques unes de nos soirées d’hiver, autour
de 0° chez nous (et encore…), alors qu’ici il pourrait y faire -30°et moins.
Jeudi 15 juin
Nous sommes passés hier soir d’un paysage
de taïga finlandaise, avec une route en « montagnes russes » et en
travaux, à une vallée norvégienne riante et verte.
Routes et travaux d'été |
Nous nous sommes arrêtés au camping
de Karasjok, histoire de se refaire une toilette et remettre à jour le blog.
Et pour cette dernière étape de
progression « Toujours plus au nord »,
nous partons réveillonner au soleil de minuit, sur la falaise du Cap nord, un
de ces bouts du Monde, chers aux voyageurs.
Jean-Luc ce 15 juin
Eh oui j'avais vu une expo sur les Samis. Donc le terme Lapon n'est guère flatteur pour eux. Intéressant ton récit Jean Luc..Et vos photos font toujours rêver...Encore une fois Grazie!
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