Nous descendons, par notre grand-mère paternelle Angèle CESBRON et aussi
par notre grand-mère maternelle Camille CHAUVREAU, de Françoise CARTIER, née à Saint-Martin-du-bois, dans le segréen, le
11 février 1709. Elle se maria, le 10 février 1733, à Saint-Martin, au meunier
René BEAUMONT de La Jaille-Yvon.
Mariage de Claude CARTIER (père de Françoise,
citée ci-avant) avec Perrine CORDIER
le 17 août 1694 à
St-Martin-du-Bois
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La famille paternelle CARTIER, est une famille de marchands, tandis que la
famille paternelle CORDIER est une famille de chirurgiens.
Mais je reprends là, l’extrait du livre de raison de François MOREAU, édité
en 1977 : « Le passé d’un village, Saint-Martin-du-bois ».
« C’était au temps du père
CORDIER, sieur de l’Oncheraye, chirurgien-barbier de son état, dont la fille
Perrine allait bientôt épouser Pierre CARTIER », le fils du marchand-boucher.
Vous aller comprendre avec l’histoire qui suit, comment nécessité peut
faire loi, du moins s’affranchir du romantisme amoureux.
« CORDIER avait des aides pour
la barbe (tarif au pouce, ou à la cuillère, qui subsista longtemps). Pour
lui-même sa journée était fort remplie à donner doctes conseils, agrémentés de
purgatifs et de tisanes et surtout, son gros travail était de saigner les gens
du pays à grands coups de lancette. »
Les habitants de la contrée, étaient plus souvent que nécessaire, délestés
par messire CORDIER, d’une pinte de sang frais, dont il savait faire bon usage.
Le docte chirurgien, chargeait son aide, dés le prélèvement fait, de
l’emporter à l’officine, pour disait-il, l’examiner de près.
Ce dernier, complice de la « suporcherie »,
se dirigeait vers le hangar aux cochons du chirurgien, pour en administrer le
contenu aux truies, toujours en attente de cette gourmandise coutumière.
« Il s’agissait là d’un dessert
à première vue bien innocent. Mais il donnait à la chair de porc, un je ne sais
quoi », qui incitait à
vendre les porcelets bien dodus et les cochons gras « vingt sols plus cher, la livre pesante».
La tromperie était connue. Aussi, un
édit provincial fut promulgué, fin XVIIème, disant :
Qu’il n’cheptera nulz porcs de
maréchal ni de barbier qu’ilz exposent en vente, jusqu’à ce qu’ilz ayent estez
gardez temps compétent, scavoir ceulz aceptez du maréchal trente jours et du
barbier quarante jours ».
Le siège des CARTIER, qualifiés de marchand-bouchers sera jusqu’à la
Révolution, la ferme du château de La Lizière, mais avec une branche importante
à La Jaille-Yvon. « Pour bien
définir la profession, il faut préciser que les lois de la corporation
donnaient obligation de céder l’étal et les crochets à un descendant direct,
reçu maître par ses pairs. ».
Une entente cordiale fut établie entre les deux familles. Elle conduisit bien
entendu au mariage de la fille du chirurgien avec le fils du boucher. Ainsi rien
ne vint entraver les pratiques averties du maître-chirurgien pour le bien de
tous, permettant «en famille », de mieux respecter la loi.
Chers proches, cousins, cousines, vous savez maintenant, qu’il coule dans
vos veines, du sang d’ancêtres anthropophages, par cochons interposés !
Réf : « Le passé d’un village, Saint-Martin-du-bois », par
François MOREAU, édité en 1977.
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