Notre passion pour George SAND, ne nous éloigne pas
pour autant de notre cher Victor HUGO.
L’incendie la semaine dernière de Notre-Dame de
Paris, nous a rappelé à son bon souvenir et à ses alertes dès 1831, sur l’état désastreux
alors de la cathédrale.
Il eut cette extraordinaire vision d’un incendie au
chapitre IV de son roman « Notre-Dame de Paris », par ces mots :
« Tous
les yeux s’étaient levés vers le haut de l’église. Ce qu’ils voyaient était
extraordinaire. Sur le sommet de la galerie la plus élevée, plus haut que la
rosace centrale, il y avait une grande flamme qui montait entre les deux
clochers avec des tourbillons d’étincelles, une grande flamme désordonnée et
furieuse dont le vent emportait par moments un lambeau dans la fumée ».
Nous mettrons lundi prochain, le cap sur l’île de
Guernesey, deuxième « pélerinage » après 2006, à la redécouverte de
son exil et de sa maison de Hauteville, rénovée et inaugurée en ce début du
mois d’avril.
Georges SAND (1804-1876) et Victor HUGO (1802-1885)
ne se sont jamais rencontrés. Durant leurs ascensions littéraires, l’un comme l’autre
se sont détestés. Victor disait que George ne
savait pas écrire et George malgré son admiration, le trouvait
grandiloquent et « le plus bavard
des poètes sublimes ».
Après le coup d’état du futur Napoléon III le 2
décembre 1851, et qui contraindra Hugo à fuir vers Bruxelles, puis à l’exil
dans les îles Anglo-normandes, ses opinions s’orientèrent vers les idées les
plus progressistes, lui l’ancien royaliste soutien du roi Louis-Philippe.
Georges SAND, baronne DUDEVANT, égérie de la
révolution de 1848, socialiste extrême malgré son ascendance noble, s’accommodera
de son exil intérieur à Nohant.
Ce n’est pas une querelle littéraire qui rapprocha
ces deux monuments de la littérature. Mais ce fut la mort tragique de
Léopoldine, la fille aînée et chérie de Victor HUGO le 4 septembre 1843 et
celle de Nini, la petite-fille adorée de George SAND en 1855.
Alors une correspondance suivi s’initia et ce jusqu’à
la disparition de George.
Un disque CD a été édité en 2010, qui reprend
merveilleusement leurs échanges épistolaires, admiratifs l’un de l’autre, aimables,
intelligents, passionnés, voir amoureux.
Victor HUGO écrira l’éloge funèbre de George SAND,
que lira Paul MEURICE, ami des deux écrivains, le 10 juin 1876 dans le petit
cimetière de Nohant.
« Je pleure
une morte, et je salue une immortelle. Je l'ai aimée, je l'ai admirée, je l'ai
vénérée ; aujourd'hui dans l'auguste sérénité de la mort, je la contemple. »
L’on imagine ce qu’aurait été, malgré leurs
invitations respectives qui jamais ne se réaliseront, leur rencontre. Qui
aurait ouvert son lit à l’autre ?...
Là reste la magie de l’imagination et de la
poésie...
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