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lundi 24 décembre 2018

Vers des temps difficiles.



La société bouge des inquiétudes qui s’annoncent, c’est naturel. Comme les petits animaux fuient instinctivement avant un séisme.
Les climato-sceptiques, ne peuvent que reconnaître leurs erreurs, voire leur ringardise, les plus puissants d’entre-eux (les politiques, les lobbies et certains industriels), ont fait perdre une bonne dizaine d’années à l’humanité.
Je suis de plus en plus convaincu que les politiques actuelles n’arriveront pas à redresser la dérive des bouleversements climatiques « en marche » (tien, tien !...). Les grandes messes internationales, les COP 21, 22, 24, etc.. ont beau se terminer par des accords et des conventions, ils ne sont pas respectés par les signataires, la France entre autres.


Les puissances financière qui nous gouvernent ont trop à perdre, dans leur enrichissement à courts termes. Le système capitaliste, basé sur la croissance perpétuelle, est incompatible avec les mesures écologiques à prendre dès maintenant.
Comment des fournisseurs d’énergie comme les sociétés pétrolières par exemple, peuvent prôner une baisse des consommations ?
Encore une fois je commence l’année 2019 dans l’inquiétude de l’avenir, désolé...
Depuis le début des années 70, je suis intéressé par les phénomènes les plus aigus touchant notre environnement. Je ne riais déjà pas en écoutant René DUMONT et son verre d’eau. 
Selon un grand nombre de scientifiques, les années 70-80 étaient les dernières qui nous permettaient de juguler la progression des taux de gaz à effet de serre libérés dans l’atmosphère.
Maintenant nous sommes dans une courbe de progression exponentielle de ces concentrations, amplifiées sans doute par la libération du méthane des régions polaires.
Nos voyages nous démontrent que tout s’accélère : la fonte des glaciers des Alpes et des Rocheuses, la fonte de la banquise du Groenland, les températures anormales du Grand Nord, la diminution des neiges éternelles,  les pollutions des grandes villes, etc....
Et pour aller voir tout ça, pour pouvoir photographier et raconter à notre retour, nous polluons c’est vrai. Nous compensons chaque année notre bilan carbone auprès du GERES, (voir http://www.geres.eu)... c’est déjà ça.
Nous n’imaginons pas les désastres qui nous attendent dès ces prochaines décennies : canicules, ouragans, inondations, remontées des eaux bien entendu.. Sans oublier l’énorme migration des populations africaines et sud américaines vers le nord, fuyant vers le nord, pour simplement survivre conformément à l’article 13 alinéa 2 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, qui dit que :
 Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.
À cela s’opposeront des dictatures voulues par la médiocratie des mouvements extrêmes, racistes, égoïstes, intolérants, ignorants...
L’on ne pourra pas dire à nos petits-enfants que l’on ne savait pas ! 

Alors quoi faire ?

De ma modeste place, je me sens impuissant, comme la plupart des bonnes volontés qui me lisent. Moins rouler, moins manger de viande, composter, trier, faire des économies d’énergie à la maison, nous le faisons tous !
Ne plus voyager, ou voyager autrement, certainement. Crier et écrire, témoigner de ce que l’on a vu...

Il faut se bouger. Signons tous la pétition de "l’affaire du siècle"
 voir https://laffairedusiecle.net/

Nous Citoyens du Monde,  devons exiger de nos gouvernants, qu'ils agissent efficacement et d’urgence pour sauver notre planète, nous les payons au moins pour ça !




jeudi 7 juin 2018

En guise de conclusion : Nikko


Nous avions prévu passer que quatre jours à Tokyo, mais nos amis Tsutomu et Nahoko insistèrent pour nous garder la semaine. Nous avions programmé la visite de Nikko, à 140 km plus au nord, avant de reprendre l’avion et ses 10 heures de vol vers Helsinki.
Tsutomu trouva que cette ballade au nord pouvait se faire ensemble, avec sa voiture.
L’autoroute, tant à l’aller qu’au retour fut vite parcourue, défiant les radars, à peine le temps de constater que le riz avait déjà bien poussé après un mois de plantation. 

L’arrivée à Nikko mérite d’être faite, en empruntant la vieille route du shogun, plantée de cèdres quadri centenaires. Longue de 37 kilomètres elle est bordée de 13 000 de ces magnifiques arbres.



Nikko est surtout remarquable pour le temple bouddhique de style « roccoco » dirions-nous, ici cela s’appelle le style gonzen-zukuri. Il domine la ville, sur un ensemble de collines, il s’agit du Toshogu.




Nous sommes mardi, jour de semaine et le site est très fréquenté.

    Le site est connu pour l’illustration d’une maxime chinoise de Confucius, représentée par les trois singes de la sagesse, qui disent : « Ne pas voir le Mal, ne pas entendre le Mal, ne pas dire le Mal».



Le temple est un haut lieu du bouddhisme japonais, où se trouve (après un escalier de 207 marches), le mausolée du premier shogun Tokugawa Leyasu.

 Et encore des escaliers


Les offrandes sont nombreuses . Celles des visiteurs et des pèlerins qui y laissent des dons en argent, mais aussi celles des sociétés qui y marquent leurs présences. Tous seront-ils exhaussés dans leurs vœux ?

Les sociétés de saké (vin de riz), fournissent le rafraichissement (alcoolisé) 
du matsuri (procession) de Nikko (Yayoi Matsuri), qui se déroule en avril. 

La bière Kirin, n'est pas en reste non plus.

L'on peut s'étonner de retrouver mêlés dans un temple bouddhiste des éléments et manifestations shintos.
Mais l'on dit volontiers, qu'au Japon, l'on nait et se marie shinto et l'on meurt bouddhiste. Parfois même, l'on se marie chrétien... rappelant ainsi, que le bouddhisme est avant tout une philosophie !

Pour nous restaurer et prendre un peu d’air, nous partons plus au nord, au bord du très beau lac de caldeira, le magnifique lac Chuzenji situé à 1269m d’altitude.
La région est vraiment agréable et les nombreux virages, font le plaisir de notre conducteur.

Alimentée par le lac Chuzenji, la puissante cascade de Kegon, haute de prés
de 100 m. Elle est connue comme l’une des trois plus belles chutes d’eau au Japon et pour être l’une des dernières chutes des amoureux éconduits.

Une dizaine de kilomètres plus loin, nous entreprenons une marche sur le ponton pédestre du marécage de Senjogahara , partagés entre l’excitation d’y rencontrer quelques singes et la crainte d’être nez à nez avec un ours.




          La rencontre se fera à une cinquantaine de mètres, avec une famille de macaques, singes relativement robustes, autrement appelés « singes des neiges ».

samedi 26 mai 2018

d'Edo à Tokyo

Avant de quitter ce sol japonais qui nous a beaucoup offert, une petite page qui sera prolongée à la maison ...

Shibuya, donné comme le plus fréquenté des passages piétons du Monde ...


Comprendre une ville, c’est en saisir l’orientation, l’espace, l’essence (ou les sens) en quelques jours. C’est ce qu’un collègue d’une de mes anciennes entreprises m’avait appris fort utilement, alors que nous arrivions en mission à Nairobi en 1989.
Saisir Tokyo, ses 23 entités, sa mégalopole de 30 millions d’habitants, semble là bien un défi.
Du 45ème étage des tours de l’Hôtel de ville la vue circulaire que l’on a, comme de la Tour Eiffel pour Paris, ne suffit pas à embrasser l’agglomération, malgré le mont Fuji qui nous semble proche, tout en étant à 133 km de là.
Non la ville ne se laisse pas embrasser facilement, geste d’ailleurs mal vu dans l’espace public. Les amoureux doivent se retenir (*). Ce n’est donc pas ici que j’imiterais Robert DOISNEAU et son fameux cliché du « Baiser devant l’Hôtel de Ville » de 1950 !
(*) Pour interdire de fumer dans les espaces publics, on affiche : « Please refrain to smoke » soit : « S’il vous plait, retenez-vous de fumer » ; toute l’élégance japonaise...



 Une architecture étonnante qui doit résister à tous les risques !


J’essaie d’imaginer la carte mentale que peuvent réaliser ces adorables petits enfants de trois à cinq ans, beaux comme des anges et apprêtés comme un dimanche, que l’on croise dans le métro avec leurs mamans (plus souvent que les papas), dans cet univers étourdissant.
Comment peuvent-ils élaborer leur carte spatiale, ce que tout enfant construit jour après jour par ses découvertes, avec de telles images éparses et cette absence d’unité, tellement l’univers qu’ils découvrent est immense ?

Cette grande ville n’a pas toujours été la capitale du pays. Elle a succédé à Kyoto en tant que telle en 1603, sous le nom d’Edo et pris le nom de Tokyo en 1868.
Pour contrer les influences occidentales, le pays resta fermé aux étrangers du XVIème au XIXème siècle, sauf un quartier de Yokohama, le port proche de Tokyo.
Les étrangers ne pouvaient pas y entrer et les Japonais quittant le pays ne pouvaient plus y revenir. Ces mesures édictées par des Shoguns autoritaires, visaient à contrer l’expansion grandissante du christianisme dont le prosélytisme se répandait en Extrême-Orient.
1868, c’est l’ère Meiji, du nom de son empereur (1852-1912). Il instaura l’abandon du système féodal qui régnait depuis plus de 400 ans et ouvrit le pays vers l’extérieur. La société s’occidentalisa et le pays y gagna en développement économique et sociétal.
Le séisme de Kanto, grand tremblement de terre du 1er septembre 1923, qui tua 70 000 personnes à Tokyo et 400 000 dans la plaine environnante, reste le plus important dans l’Histoire du Japon.
La plupart des victimes décédèrent brulées dans leurs maisons de bois, à l’heure où chauffaient les cuisines. Puis les semaines suivantes, à l’initiative de la police une rumeur infondée se répandit sur ces ruines, que des Coréens avaient empoisonné les puits. 6 000 d’entre-eux furent lynchés. 

 Une maison survivante au cataclysme de 1923. Était-ce déjà une librairie ?

Toutes les vertus de la culture comme support ...

Sur les cendres de cette ville détruite, le Japon trouva la force de se reconstruire, dans un élan nationaliste qui traversa le siècle et qui reste fort aujourd’hui. L’urbanisme de la ville fut totalement revu et ses méthodes de construction plus adaptées aux risques. Pour mieux résister aux tremblements de terre et aux incendies, l’on adopta définitivement le béton armé.
En conclusion, l’on comprend bien que la proximité historique de ces mutations fait du Japon d’aujourd’hui, un pays certes très moderne, mais encore profondément traditionnel dans ses fonctionnements sociaux et culturels.

 Funasa, une boutique de préparation de poisson dont le secret 
est tenu de père en fils depuis six générations. Le jeune patron nous reçoit.

Nous avons donc retrouvé dans ce grand labyrinthe nos amis Tsutomu et Nahoko. 
Accueil chaleureux, attention débordante et guides parfaits, ils nous ont intégré pendant une semaine dans leur quotidien. Cette cinquième semaine de voyage, aura été totalement différente des quatre précédentes. Nous aurons fait moins de visites, mais nous aurons fréquenté à profit, ce qui fait la vie quotidienne de certains Tokyoïtes.

Pour l’histoire, ce descendant d’une lignée de samouraï , dont le clan a été fondé au XIVème siècle, nous a emmenés sur les ruines du palais impérial de l’ère Edo, dont ne reste qu’un grand jardin ceinturé de douves et la base d’un imposant donjon de pierre.
Suite logique, nous avons enchaîné par la visite du nouveau musée d'Edo, très didactique et remarquablement illustré. 

 Le musée d'Edo, encore une architecture étonnante

La maitresse de maison, en très bonne cuisinière a voulu nous faire goûter à des dizaines de spécialités, le tout bien arrosé. Normal : sa famille est connue comme une vieille maison d’élaboration de saké, dans la préfecture de Sandaï (200 km au nord de Tokyo), fondée en 1790.

 Excellente cuisine, bonne ambiance, la baguette totalement inhabituelle,
 est là pour nous faire plaisir.

Bien des choses à raconter, mais entre autres :

Connaissez-vous l'histoire du chien Hachiko
Je vous invite à aller voir à cette adresse internet https://fr.wikipedia.org/wiki/Hachik%C5%8D.
Mais vous avez sans doute vu le film qui a été tiré de cette belle histoire : "Hatchi".

Rosita et Nahoko près d'Hachiko

Les combats de sumô se tiennent les mois impairs de l'année.


Les Japonais sont des inconditionnels de ce sport, à la fois dans la tradition shinto et spectacle divertissant. Chacun y a ses idoles, dans un engouement qui ne se dément pas quand on voit le nombre de personnes à attendre à la sortie du Kokugikan Sumo Hall. Ce sera à qui bénéficiera, d'un autographe de son idole, ou d'une photo. 
Nous nous sommes joints à ces groupies ... 

 Des bébés de 90 à 160 kilos, voire dépassant les 200 kilos

Un petit sourire ...


Et pour coller à la tradition, l'essayage d'un kimono s'imposait.

 
L'aide d'une habilleuse est indispensable et nous avions en Masoko, une spécialiste.



     Nous prenons l'avion demain matin. Je terminerai le récit de ce voyage la semaine prochaine, par un bel endroit Nikko, à 140 km au nord de Tokyo que nous avons visité le 22.